Sur le chemin d’une thèse en sciences de l’éducation qui s’intéresse à la scolarisation des élèves migrants, la question se pose de comment choisir et adopter un point de vue épistémologique ainsi qu’une méthodologie cohérents avec l’objet et les attentes de la recherche. Ce choix s’inscrit aussi dans le souci de favoriser une approche interculturelle, se proposant de revisiter la diversité en contribuant à une gestion humaine de celle-ci. Plus précisément, lorsque l’on s’interroge sur la pertinence des dispositifs éducatifs non inclusifs – cette réflexion ayant été suscitée par l’ouverture d’une école réservée aux élèves allophones – il y a lieu de considérer quels sont les présupposés cognitifs et les pratiques de recherche auxquels ces dispositifs font écho. Cet article revient ainsi sur ce parcours d’exploration scientifique et questionne le lien entre le « nous » et le « je », entre scientificité et engagement social. Afin d’élargir les champs du possible, nous choisissons de reconsidérer constamment les concepts permettant d’appréhender la réalité, par une approche compréhensive, intuitive et réflexive, voyant l’écriture comme un levier vers l’action. En préservant l’inattendu de la vie, nous appréhendons les cas particuliers, donnant accès au monde qui nous entoure. Dans la perspective de soutenir un engagement responsable, nous défendons la posture d’une chercheuse solidaire : en envisageant la diversité sur des continuums, nous voulons nous situer nous-mêmes au sein de ces écarts, et de là tenter de la comprendre. Alors, au cœur des interactions construisant la réalité, cette diversité se précise et affiche des bords mouvants, amenant à passer de la perception d’entités séparées à celle d’une solidarité ontologique, ouvrant la porte de l’hospitalité. Dans cette embrasure, la notion d’inclusion se dévoile aussi sous un autre angle et elle demandera ainsi à être revisitée.
Pour une approche épistémologique solidaire d'une recherche engagée
Par
Carole Fumeaux
Publié le