La recherche dont il est question dans cet article analyse les récits rétrospectifs de 13 jeunes adultes d’origine vietnamienne de deuxième génération, en lien avec leurs expériences vécues dans des institutions éducatives du Québec du primaire jusqu’à l’université. Nous cherchons à comprendre comment les personnes d’origine vietnamienne de deuxième génération font sens de leur rapport au groupe majoritaire et des relations de pouvoir inégales régissant leurs expériences socioscolaires, surtout en lumière de leur catégorisation comme « minorité modèle ». À l’aide d’une méthodologie qualitative constituée d’entretiens semi-dirigés et d’une analyse thématique prenant appui sur les concepts critiques de la blanchité et de la racisation, les résultats montrent que les rapports de racisation se concrétisent à travers la normalisation de la blanchité dans les relations qu’entretiennent les jeunes Vietnamiennes et Vietnamiens avec différents acteurs et actrices du groupe majoritaire : les pairs, le personnel enseignant, etc. De plus, les données révèlent leur travail de négociation du stéréotype de « minorité modèle » entretenu par le groupe majoritaire envers eux, les considérant comme un groupe social homogène. Par ces négociations, ces jeunes adultes démontrent une intériorisation de la norme de la blanchité et le développement d’une vision hiérarchisante des cultures, ce qui les amène vers un rapport ambivalent avec leur identification et leur culture.
Éternels étrangers et étrangères ou minorités modèles? Les expériences socioscolaires de jeunes adultes d'origine vietnamienne au Québec
Par
Ashley Chu
,
Fahimeh Darchinian
Publié le